Echos de S+T+ARTS en Afrique: expériences, apprentissages et perspectives
L’art à la croisée des savoirs ancestraux et de la technologie sera mis à l’honneur durant ces deux journées d’échanges et de transmission.
S+T+ARTS sera à Dakar pour la première fois, afin de célébrer l’écosystème du projet STARTS4Africa, conçu comme une plateforme pour accompagner les artistes africains à engager leur pratique avec des concepts scientifiques et des technologiques, en utilisant leurs perspectives uniques pour aborder les enjeux sociaux, environnementaux et culturels de nos sociétés.
Au cours des 18 derniers mois, des artistes issus de divers horizons et disciplines se sont réunis, partageant leurs idées et expériences tout en repoussant les limites de l’art contemporain.
L’évènement “Echos de S+T+ARTS en Afrique : expériences, apprentissages et perspectives” servira de plateforme pour présenter les réalisations du projet, discuter de ses impacts et partager les idées et les leçons tirées de nos initiatives.
Il sera également l’occasion de connecter l’écosystème dakarois à d’autres régions participantes – République démocratique du Congo, Ghana, Afrique du Sud, Tanzanie, Nigéria – afin de tisser des liens et transmettre les connaissances acquises.
Au programme de ces deux journées d’échanges:
Jour 1
+ Accueil des hôtes locaux avec les représentations institutionnelles sénégalaises, dakaroises et européennes
+ Ouverture des Expositions et visite guidée:
Sables du Temps (Les murs que nous traversons), du Collectif Ala Praxis (Peace Toba Olatunji, Timilehin Oludare, Noah Okwudini, Josh Egesi, Philip Fagbeyiro, et Jadesola Olaniyan) Tanzanie
Une installation architecturale multisensorielle pour sensibiliser sur l’impact de l’extraction de sable et de l’urbanisation rapide qui menace la ville côtière de Dar es Salaam
Le Daladala-Verse, de Aurelio Mofuga, Tanzanie
Contes immersifs sur le rôle du transport public dans la transformation sociale, économique et culturelle de la Tanzanie
Souvenir: Esprit des Anciens, de Jibril Baba, Nigéria
Systèmes résilients à la croisée des méthodes de préservation traditionnelles et des nouvelles technologies, pour répondre à la crise alimentaire et la pénurie d’eau au Nord-Est du Nigéria
+ Représentation de “Les Passeurs de l’Invisible”, du Collectif Kenu Lab’Oratoire des Imaginaires
C’est l’histoire d’un pacte rompu entre Leuk Daour et la communauté lébou* de Ouakam.
Une promotrice urbaine tente de construire une usine de dessalement d’eau de mer sur la demeure sacrée de Leuk Daour, le génie protecteur de Ouakam. Elle viole ainsi un pacte millénaire établi entre ce génie et la communauté lébou. Cet acte provoque le déchaînement des esprits maléfiques créant le chao sur le territoire : la terre tremble, les habitations s’écroulent, des pluies torrentielles s’abattent sur le paysage, l’accès à la mer devient impossible, le vent chaud devient toxique, les roches se volcanisent, les pertes en vies humaines, animales et végétales sont nombreuses….
Les passeurs de l’invisible, initiés aux mystères lébous, envoient deux sœurs jumelles pour un voyage initiatique à la rencontre d’êtres fabuleux. Elles sont chargées de rassembler les éléments, de renouer le pacte avec Leuk Daour, d’exécuter le Ndeup** afin d’assurer la survie de leur communauté.
Ecriture : Cedric Mabudu
Comédiens : El Haji Sega Ba , Aicha Deme Sanka, Cissé Yatera, Naby Moise Sama Tchiaf‘n Bangoura
Scénographie/costume : Jah Gal Doulsy
Création sonore : Ibaaku
Mise en scène : Alibeta
Production : Makha Bao Fall
*Les Lébous forment une communauté au Sénégal. Traditionnellement pêcheurs mais aussi agriculteurs, ils sont concentrés dans la presqu’île du Cap Vert (Dakar). Ils parlent Wolof et sont majoritairement musulmans, mais conservent néanmoins des pratiques issues de l’enseignement animiste.
** NDeup : Cérémonie lebou de transe thérapie.
+ Cocktail et échanges avec les artistes
Jour 2
+ Présentation de S+T+ARTS et du projet STARTS4Africa
Cristina Mosneaga (GLUON), Nuno Camarneiro (INOVA), and Vanessa Hannesschläger (Ars Electronica)
+ Keynote “Patrimoine libéré et partagé“ du Cercle d’Art des Travailleurs de Plantation Congolaise — CATPC (Ced’art Tamasala Kahungu, Lizette Kimpala Mbuku et Matthieu Kilapi Kasiama), lauréats du Prix S+T+ARTS Afrique
Ce discours aborde l’impact durable de la colonisation sur les communautés africaines, marqué en particulier par la perte de terres sacrées, de cultures ancestrales et d’objets spirituels. Ces objets, emportés vers des musées occidentaux, ont été déconnectés de leur signification spirituelle. Parmi eux, la sculpture sacrée “Balot”, autrefois pillée et désormais absente de sa communauté d’origine, symbolise cette dépossession.
Face à l’impossibilité d’une restitution complète des vies gâchées et des richesses extraites, le CATPC propose de nouvelles voies. En utilisant la technologie des NFT, ils ont pu transcender les frontières physiques et symboliques, ouvrant la voie à une forme de restitution immatérielle et à un apaisement pour leur communauté. Cette technologie a permis au collectif de faire circuler l’objet dans des réseaux mondiaux.
Le CATPC met également en lumière le rôle des nouvelles technologies dans le processus de réflexion autour de la restitution, tout en célébrant les rencontres marquantes avec des chercheurs internationaux et la communauté locale. Ces échanges ont nourri une vision renouvelée de la restitution, non pas comme un simple retour matériel des objets, mais comme une circulation symbolique et spirituelle, un partage des idées et des valeurs. Cette approche offre une réflexion sur l’unité et la cohabitation, nécessaire pour dépasser les divisions du passé.
+ Un cercle de parole autour des savoirs ancestraux et de la technologie, animé par Alibeta de Kenu Lab, avec des intervenant.e.s inspirant.e.s comme Marion Louisgrand Sylla de Kër Thiossane, Mour Fall et Cleophee Moser, artistes dakarois, et Maja Drobne de PINA.
+ Des ateliers de transmission, facilités par les artistes du projet, sur les thèmes suivants:
“Raconter des histoires à l’aide des médias émergents” par Aurelio Mofuga, artiste, et Francis Wairura, Ona Stories (Tanzanie)
Entrez dans le futur de la narration avec notre atelier immersif, où vous découvrirez comment transformer numériquement des artefacts historiques et les visualiser dans n’importe quel espace physique en utilisant la technologie de la réalité augmentée (RA).
Inspirée par le projet révolutionnaire Daladala Verse, cette session offre une occasion unique de mêler histoire et innovation, en montrant comment la RA peut transformer des objets quotidiens en récits dynamiques. Les participants apprendront des techniques pratiques pour donner vie à leurs récits, en créant des expériences interactives qui engagent le public de manière nouvelle et captivante. Que vous soyez un créatif, un archiviste ou un passionné de technologie, cet atelier vous permettra d’utiliser la réalité augmentée pour raconter des histoires qui transcendent le temps, reliant le passé, le présent et l’avenir.
Rejoignez-nous et explorez comment les technologies immersives peuvent transformer la façon dont nous percevons et partageons les histoires.
Nombre de participants max: 30. Les participants sont encouragés à apporter leur propre ordinateur portable ou smartphone. La langue de l’atelier est l’anglais.
+ Réanimer les déchets locaux récupérés dans les environs de Dakar, par Tamzyn Botha, SHADE
Tamzyn Botha, artiste des déchets et archiviste, animera un atelier pour LoDef Fim Factory et Russel Hlongwane en relation avec leur film – Dzata : The Institute of Technological Consciousness. Les participants utiliseront des déchets et des objets trouvés dans les environs de Dakar pour aborder et réimaginer des solutions bricolées à des problèmes quotidiens. Ces objets matériels hybrides peuvent explorer des idées à la fois pratiques et fantastiques, mais à la source, en utilisant la culture matérielle et les déchets pour proposer de nouvelles idées pour un avenir partagé, en rendant hommage aux technologies du passé. Les participants seront invités à observer leurs communautés et les espaces qu’ils occupent au quotidien, afin d’exposer un problème auquel ils sont confrontés personnellement ou collectivement. Des objets seront choisis par les participants, dessinés et ensuite construits sous forme de prototypes en tant que micro-solutions. Les participants sont encouragés à rêver au-delà du possible, à jouer et à être curieux. Les objets fabriqués peuvent ensuite être offerts par les participants pour être présentés dans l’installation de Dzata à la Biennale de Dakar.
Nombre de participants : 10. La langue de l’atelier est l’anglais.
+ Découvrir des schémas dans le chaos artistique: Archiver IAMISIGO avec la Cabale
Venez rejoindre un nouveau mouvement dans la théorie esthétique en utilisant la modélisation des systèmes ! Dans cet atelier, les participants effectueront les tâches suivantes:
Les participants extrairont les aspects fondamentaux de leurs sources. L’utilisation de LLM comme ChatGPT est encouragée pour accélérer ce processus.
Les participants organiseront ces aspects en systèmes modulaires de leur propre conception, en utilisant le cadre de modélisation des systèmes de La Boutique de la Cabale.
Chaque participant commencera un conclave en tant que juge pour commencer à trouver des modèles impliquant des éléments sources extraits. L’objectif est de canaliser l’« énergie » créative brute d’une ou de plusieurs sources médiatiques dans un effort créatif totalement nouveau.
Les participants pourront se joindre aux conclaves des autres en tant que membres qui aideront à juger du point de vue des éléments.
Les observations et les résultats seront ajoutés à la provenance du système du juge par ce dernier, dans le cadre de la narration du produit.
Après les sessions en solo ou en groupe, les participants concevront un nouveau système avec l’instructeur, en utilisant principalement les sources de IAMISIGO et d’autres nouvelles sources.
Nous déciderons tous d’un produit à fabriquer à partir d’éléments bruts.
Tous les participants prendront part simultanément au sous-titrage des états du système à partir des perspectives permanentes des éléments du système.
Au mieux, nous aurons une idée de produit viable fabriqué à partir d’éléments bruts. Au minimum, nous aurons un cadre réutilisable et hautement contextuel qui fournira des contributions continues et pertinentes à tout processus créatif l’utilisant.
Nombre de participants : 30. Les participants sont encouragés à apporter leur propre ordinateur portable. La langue de l’atelier est l’anglais.
Une inscription est obligatoire pour les ateliers
Informations et inscriptions:
Fatou Sene, directrice du Centre Culturel Régional Blaise Senghor:
fatousowsene44@gmail.com
Retrouvez l’intégralité du programme détaillé ici.
“Echos de S+T+ARTS en Afrique : expériences, apprentissages et perspectives” est organisé par GLUON et les partenaires de STARTS4Africa INOVA, Ars ELECTRONICA, et PINA, avec le soutien du centre Culturel Régional Blaise Senghor de Dakar, et Kenu Lab.